Le terme TROUBLES DYS regroupe sous une même dénomination plusieurs dysfonctionnements neurologiques dans les apprentissages qui altèrent l’efficacité de ces derniers. Les troubles dys provoquent bien souvent une accumulation de difficultés scolaires.
Nous pouvons ainsi nommer la dyslexie, la dysorthographie, la dyspraxie, la dysgraphie, la dyspraxie ou bien encore le Trouble du Déficit de l’Attention avec/ou sans Hyperactivité. Les progrès en neurosciences et neuropsychologie permettent d’affiner les bilans de détection de ces troubles, de détecter aussi un dysfonctionnement dans les fonctions exécutives ou même un trouble du comportement, par exemple.
La Dyslexie se définit comme faisant partie des T.S.L. (Troubles Spécifiques du développement du Langage) et se définit généralement comme « une difficulté durable dans l’apprentissage de la lecture et d’acquisition de son automatisme, chez des enfants intelligents, normalement scolarisés, indemnes de troubles sensoriels et de troubles psychologiques préexistants ». (Association des Parents d’Enfants DYSlexiques de France).
Par définition, on exclut la déficience intellectuelle. La dyslexie est un trouble du langage écrit, mais ce trouble peut exister à côté d’autres troubles. On parlera alors de troubles associés ou troubles comorbides[1].
La dyslexie en France concerne environ 6% à 8 % des enfants, soit 1 à 2 enfants par classe. Sa forme sévère représente 1% des cas. Dans les pays anglo-saxons, on rapporte 10% de dyslexiques. Ce pourcentage varie puisqu’il dépend de la transparence d’une langue. C’est ainsi qu’il y a deux fois plus de dyslexiques en pays anglo-saxons qu’en Italie, par exemple.
La dyslexie est un trouble spécifique qui peut et doit être identifié le plus tôt possible et ne disparaîtra pas tout seul quand l’enfant grandit. Les enfants dyslexiques ont une organisation neurologique atypique : on ne peut pas changer le cerveau de ces enfants pour leur donner un cerveau « standard ». Leur cerveau a besoin que soient mises en place des stratégies de contournement forcément coûteuses en temps et en énergie. Ce temps et cette énergie sont à la base de l’investissement demandé aux parents. Les parents constituent inévitablement le relais et l’interface indispensables entre leur enfant et tous ceux qui peuvent apporter une aide extérieure. Mon expérience montre que ces stratégies peuvent réussir. Elles ne vont pas supprimer le handicap : elles vont cependant permettre à l’enfant de devenir autonome en lui apprenant à s’appuyer sur certaines « béquilles » pour les tâches et dans les circonstances où il saura qu’il en a besoin. Cette autonomie est la plus belle des victoires lorsque l’enfant devient peu à peu l’adulte autonome auquel la vie l’appelait dès sa naissance.
[1] La comorbidité (dictionnaire médical) : Personne atteinte simultanément de plusieurs pathologies physiques ou mentales. Pour ce qui concerne la dyslexie, les troubles comorbides représentent les troubles concomitants suivants : l’agitation, l’inhibition, l’impulsivité, l’instabilité, la fatigabilité, les troubles de l’attention.
« La dyslexie est un trouble structurel du développement du langage écrit qui se manifeste par des difficultés d’acquisition de la lecture et une dysorthographie. Il peut être associé à d’autres déficits tels que la dysgraphie, la dyspraxie, la dyscalculie et le T.D.A./H.
L’ensemble de ces troubles constituera un frein majeur aux apprentissages scolaires avec un risque réel de dégradation psychique secondaire et de désocialisation à l’âge adulte si les enfants qui en sont porteurs ne bénéficient pas d’une prise en charge adaptée et spécifique.
L’efficacité des traitements, articulés autour de la rééducation orthophonique, sera conditionnée par la précocité du dépistage qui permettra d’agir avant que l’enfant n’ait accumulé trop de retard dans l’apprentissage de la lecture et qu’il n’entre dans la spirale de l’échec. Ce sont les personnes qui évoluent au plus près des enfants, c’est-à-dire les instituteurs, les psychologues et les médecins scolaires, qui sont les mieux placés pour se charger du dépistage et qui devront bénéficier par conséquent d’une formation adéquate. Une fois l’enfant à risque dépisté, il devra être adressé aux professionnels médicaux et paramédicaux qualifiés de manière à procéder à un diagnostic complet et à élaborer un projet thérapeutique cohérent.
Toutefois, quel que soit le traitement envisagé, il n’existe pas de remède miracle. Au mieux, on peut aider l’enfant à contourner son déficit mais on ne le guérit pas et la prise en charge doit être aussi de nature pédagogique. Côté enseignants et parents, des conseils et informations sont indispensables pour leur permettre de se familiariser avec ce trouble et aider les enfants : face à une pédagogie adaptée à son handicap, l’élève dyslexique pourra en effet conserver sa motivation et continuer à acquérir des connaissances en classe malgré son fonctionnement cognitif particulier. Les adaptations pédagogiques vont permettre d’autre part à l’enfant dyslexique d’être au même niveau que les autres en termes de charge cognitive par la mise en place de moyens de compensation qui lui éviteront d’accumuler un retard scolaire dans toutes les matières en plus de son retard en lecture et en orthographe. »
[2] Introduction d’Aline D’Alboy Basset, neuropsychologue pour « L’anglais pour les dys » par Odile Golliet. Nouvelle Édition Odile Golliet. 295 pages. Octobre 2014.